Sunday, February 13, 2011

学法语时最满意的一篇自译文

译文:
 
《冰水中的鲑鱼》(结局篇)
终于,我们回到列车汇合处。机车长下了车,拿着挂接火车的工具。我于是最后一次抬眼远望,沿着长长的列车顺延到无穷无尽的原野,视线里显现出Médéric 半伏在马鞍上疾驰的影像,身后巨大的草帽风中飞舞着。那个孩子,就像我第一天看见他的样子,身下骑着黑色马鬃毛飘扬的白骏马,周围是辽阔孤寂的旷野 - 这就是我怀念中的景象,也是那次他最后一次回校进入校门时留在我的脑海中最后画面。
 
机车长已经挂好车厢,收回工具,关上列车机室的门,发出一个出发的信号给正在车头露出脑袋透气的机师,然后跳上火车的车尾。小小的列车开始行进。这个时候, Médéric骑马来了。我的心狂跳着,默默地为他加油,希冀他能够赶上我们的列车。我看见他朝斜上方抄了个近路,在前方拐角处直奔列车。在他的鞍前,似乎用手保护着一件东西。不知道为什么,我直觉地相信那件东西是给我的。很快,Médéric成功地抢在列车前头。当列车绕出那个拐角,我望见他伫马在一个小小的山丘上等待着,在他的身后,那片苍穹无垠的天空是我从未见过的。当列车出现,Médéric开始用渴望的眼神搜索我的身影。
 
那时候,人们在夏天旅行,通常把列车车厢的窗户全部打开,Médéric迅速地识别出我半伸出窗外的脸庞。他把手中物高举向天空,在空中盘旋两、三下以加速度和冲力,然后以一种绝对肯定的姿势扔出,那件东西便直穿过窗户正正地落在我的膝上。那是一束巨大无比的野花花冠,轻盈像一只庞大的蝴蝶,在它的散落中几乎不能成束,然终未散开,仅仅为了向我绽放花冠上露水的清新而微微的舒展着。我从没有见过由这么多的乡间小花组成的花冠。它们有的摘自附近的田野,也有的只能于某些隐蔽的野地里寻觅到,比如夏天长在小溪尽头阴影遮蔽下的玉凤花。我想象着Médéric在清晨,一大早就遍寻树根下,干野地里,湿润河边,直到每个山丘的每片斜坡,只为了不让他的礼物遗漏掉这个季节里任何一种柔美花束。
 
我们的视线在空气中交叉着。在那只捏扁了的帽子下,他的脸庞显出专注、严肃与爱慕的神情,就像那一天 - 遥远的像一个世纪之前的那天! - 他向我提问关于冰水里的鲑鱼放任被捕捉和被人手爱抚的问题... “这真是一件神秘不可解的事情,老师?”
 
我的唇向他做着无声的回应,对于他的这片心意,涌进心底里唯一的话语:啊!Médéric! Médéric!
 
他伸直了手臂,高高地伸向天空,带着一种纪念此刻也纪念永恒的姿势;他身下的Gaspard用状似不耐的前马蹄上跳的独特的方式致意着。火车在进入下个转弯处时把他们从我的视线中永远抹去了。
 
我把眼光收回到那束静静躺在我膝上的花冠上。一条由香草编成的绳结成缎带,使这巨大的花冠暂时不致散落开来。我把它举起贴在面颊上:花冠默默散发着清幽的香气,在诉说着青春的易逝 - 几乎才刚出世就已渐渐地消逝。
 
原文摘自《Ces enfants de ma vie》

DE LA TRUITE DANS L'EAU GLACÉE 
Enfin, nous étions de retour à la jonction avec la ligne principale. Le chef de train descendit, prit dans la cabane l'outil de raccordement. Et c'est alors, levant les yeux pour une dernière fois sur les lieux, que j'aperçus, venant à fond de train du lointain de la plaine, Médéric à demi couché sur sa monture, le grand chapeau rejeté en arrière et lui dansant sur la nuque. L'enfant, vêtu exactement comme au premier jour où je l'avais vu, le cheval blanc à la moire crinière ondulante, le vaste pays vide tout autour, voici que se composait pour s'imprimer en mon esprit, presque identique à celle de l'arrivée à l'école, la dernière image que j'aurais de Médéric.

Déjà le chef de train avait raccordé le rail. Il rangea son outil, ferma la porte de la cabane. Il adressa le signal du départ au mécanicien qui se tenait la tête hors de la cabine de la locomotive pour prendre l'air. Il sauta en queue du train. Le petit convoi se remit en marche. Médéric arrivait. Je l'assistai en imagination à coeur éperdu pour qu'il nous gagnât de vitesse. Alors je le vis obliquer pour couper une courbe qu'avait à décrire le convoi. Sur le devant de la selle, il me semblait distinguer quelque objet qu'il protégeait de la main et que je crus, je ne sais pourquoi, m'être destiné. Médéric réussit à nous devancer. Quand le train eut fini de contourner la courbe, je le vis qui nous attendait du haut d'une faible butte. Il y avait derrière lui une immensité de firmament telle que je n'en ai jamais vu autant nulle part ailleurs. Médéric se mit à me chercher avidement des yeux. Dans ce temps-là, en train, quand c'était l'été, on voyageait toutes fenêtres ouvertes. Médéric eut vite repéré mon visage à moitié au dehors. Il éleva haut dans l'air ce qu'il tenait à la man, le fit tournoyer deux ou trois fois pour lui imprimer un élan, puis d'un geste sûr me le lança par la fenêtre droit sur les genoux. C'était un énorme bouquet des champs, léger pourtant tel un papillon, à peine se tenant ensemble dans sa grâce éparpillée, néanmoins il atterrit sur moi sans se défaire, s'ouvrant seulement un peu pour me révéler des corolles fraîches encore de leur rosée. Jamais je n'avais vu réunies autant de petites fleurs de la campagne. Il y en avait sans doute des champs d'alentour, mais d'autres comme il ne devait s'en trouver que cachées au fond de retraites insoupçonnées, telles ces habénaires des bords des ruiseaux tout au long de l'été recouverts d'ombre. J'imaginai Médéric depuis tôt le matin cherchant dans les sous-bois, en terrain sec, en terrain mouillé, et jusqu'aux premières pentes des collines, afin que ne manque à son offrande la moindre fleur de la tendre saison.

Nos regards se croisèrent. Sous le chapeau cabossé, le visage me parut attentif, grave et aimant comme au jour - vieux d'un siècle! - où il m'avait demandé à propos des truites de l'eau glacée se laissant prendre et caresser ... "C'est un mystère, mamzelle?"

Mes lèvres formèrent silencieusement, à son intention, le seul mot qui me venait à l'âme: Ah! Médéric! Médéric!

Il leva la main à bout de bras, haut dans le ciel clair, en un geste qui semblait pour maintenant et pour toujours. Gaspard salua à sa manière de deux grands coups de tête impatients. La prochaine courbe les arracha à jamais à ma vue.

Je portai les sur le bouquet reposant sur mes genoux. Une souple lanière d'herbe l'entourait, nouée en ruban qui l'empêchait pour un instant encore de se défaire. Je le mis contre ma joue. Il embaumait délicatement. Il disait le jeune été fragile, à peine est-il né qu'il commence à en mourir.

1 comment:

  1. 再送一篇文章给你看。:)

    在语言那仁慈的怀抱里

    http://qiaonasen.ycool.com/post.3212179.html

    ReplyDelete